Errances Poétiques
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 Inconnue sans dentelles. [ prose. ]

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Necryos

Necryos

Messages : 55
Date d'inscription : 13/07/2012
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Inconnue sans dentelles. [ prose. ] Vide
MessageSujet: Inconnue sans dentelles. [ prose. ]   Inconnue sans dentelles. [ prose. ] EmptyLun 4 Fév - 19:26

Puisque tout rêve mérite sa place, même infime, parmi les éléments figuratifs, je l'imagine souvent, elle qui ne me connaît pas, que je ne connais pas non plus, mais que, somme toute, j'aime et j'admire tout comme l'étoile se mire et embrasse ses sœurs constellées.
Il est un étau d'amour, incisif comme les lames opalines de nos ancêtres, qui se plaît à me sectionner de ses fragrances terriblement sublimes - senteurs nées pour être irrespirables. Chaque soir renferme un matin qui n'a pas encore germé.

Je l'attends au détour de ces miroirs crépusculaires, sous des toitures saisonnières, là où le temps n'aime pas se faufiler et ainsi, j'ai tout loisir de m'éprendre des vents et de ressusciter ce qui autrefois ne brillait plus en moi. Lorsque les ombres belliqueuses, sous le règne du fuligineux ciel aux ornements chimériques, semblent enfin laisser place à quelque pâleur ocre et rubescente, lorsqu'enfin, je me sens réchauffé par l'insatiable Vénus, sachez que j'attends toujours.

Je l'attends et les rosées humectent ma mélancolie, tout comme elles enveloppent le jasmin qui n'a pas encore éclos dans nos basses contrées. Les paysages s'élèvent lorsque le firmament versicolore chuchote ses harmonies - pluies d'or, jets d'argent, éruptions de flammèches solaires et de cristallins stellaires.

Je l'imagine toujours – appelant les esprits depuis le cor venteux de la Lyre spatiale qui souffle, qui rugit encore à son corps juré et épuré, et puis mon souhait prend son envol, voilà qu'elle arrive charnellement au creux des baisers qui renaissent, par une nuit insufflant son haleine blême et tiède, - fade voile vespéral qui n'a que pour intérêt de faire mourir l'innocence !

Mais elle est ici, je reste là, par-delà les champs de lys fluorescents et insoumis. Et, à mesure que les brumes s'étiolent tels d'anodins soucis, sa voix se fait plus limpide, plus claire, sa silhouette plus précise, et de son galbe ténu se détache bien des étrangetés.
Son envergure, élémentaire à ma vue, laisse entrevoir toutes les ondulations qu'il était auparavant impossible d'imaginer ; l'épiderme est flambant, rien ne saurait être aussi coruscant, ni la nuit ni le jour.

Ô, si seulement mon enclave n'était pas totale. Mais je ne m'avance pas à ses côtés, là où les chairs resplendissent de mille teintes, en vérité, je ne fais rien, mon silence demeure au fond des décors, pendant que timidement, ses pieds empreints à la fine nudité flanquent l'herbe sèche et jaunie. Le clair de lune presque ensanglanté, irradiant tout du moins, laisse miroiter sur sa mèche frontale des douceurs que peu savent reconnaître. Son teint presque cadavéreux, en clivage avec sa chevelure sombre, appelle à la tendresse d'une main, ou même de quelques doigts capables de réconforter une peau si douce... si lisse que l'Espace, dans son vortex de tourments astraux, pourrait en être jaloux.

C'est un tableau qui se dessine et des parfums que je pressens, des vapeurs irrémédiables et soudaines qui portent une ivresse nouvelle. Je titube. Ah, la belle, mais si belle ! Comme un jour immaculé et sans lividité aucune ! L'égarement de la blancheur dans une galaxie jaspée.
Elle passe succinctement auprès de moi, je peux tout juste sentir les vibrations de ses jambes, tout juste entrapercevoir le visuel, plutôt l'esquisse de ses épaules élancées qui semblent se poursuivre au delà des courbes géométriques visibles. Aussitôt disparue, je désespère et poursuis ma route vers les artères d'un gouffre, - qui lui-même coule en cataracte dans un abîme voisin. Voilà ce que mon cœur ressent, la sève des émotions se verse dans un réceptacle qui jamais ne me rendra mon bonheur, car la réciprocité suggère la connaissance. Or les femmes ne savent rien de moi (- que savent les hommes de plus ? Tout au plus l'existence de ma propre ignorance. ) ma vie tout entière reste avortée au plus profond des couloirs obombrés, là où je reste toujours, toujours, bien loin des mirages de la sphère ambrée, - là où les inexorables richesses féminines s'assèchent jusqu'à n'en plus subsister, orchidées malchanceuses ayant choisi le désert inhospitalier pour demeure.

Ici, tout se fane, tout se meurt, à l'exception de ta beauté.
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