Citation :

Je suis né, ou plutôt, je naquis plus tôt que prévu, les préludes de ma fin obsessionnelle sont dégoûtants, comme ces gens qui boivent et qui sans arrêt pissent.
Esquisses qui frémissent sous la pointe d'un pinceau, ou d'un couteau, je ne sais plus, dès lors des mets dégoulinant sur la nappe se proposent à moi, les plats ne manquent pas, les agapes deviennent la seconde tanière du Diable, un festin d'humains, un festin infecté d'onéreux biens, infesté de pestiférés et de nourritures liquéfiées, des crèmes en forme de limaçons à la teinte brune ardente, des viandes dentelées se tortillant, morcelées, précautionneusement découpées et comptées, des cons assis ayant le sida, de cocasses noix et du cassis noir, des cônes glaucescents et vanillés, des scies chocolatées souvent fluorescentes, des colonnes de fraises parfum braise, des lits et des scènes de fruits latés, des grappes de raisins dans un bassin d'intestins, des collations et du thé, des canaux de soda, de la terrine de mauvaise qualité, des épices surprenantes de couleurs, autant d'arômes exposés que de vices festifs, des délices déroutants, des lys roulants, des rouleaux de printemps, voilà bien les vestiges d'un enfer diapré, chaque élément ornementé par un coloriage tout particulier, les rouages du temps maintiennent le tout en place, et moi, las, je me mets à tout dévorer des yeux, goûtant aussi aux éphémères joies charnelles pourtant décharnées se chargeant d'anéantir mes relations.
Rédemption dans le sillon des âges creux, crevé, j'empanache mes mots, m'ôtant mes versets, mes vers c'est mon moi caché chez elle, chétif, mes vers calcinés, mes vers à moi qui gigotent sous mes ongles et mes cheveux, mes verres de rougeâtre vin, viennent les signes de la mort qui dort, dehors, d'origine inconnue, nue, face à moi, belle, ravissante, des mains divines, exquises, qui se taisent au contact de mon torse, or ce n'est pas la fin, silence prolongé qui s'envole de notre lit, le début de la famine, la faim mine même le vide et mime le livide, avide de vivants pleins de sang, faisant bouillonner les estomacs, alors, alors, je vous le demande, que ferez-vous, vous, là, de mon crâne explosé, évidé, enfourné, dégommé, mais gommé, démantelé ? Que ferez-vous de mes restes flagellés ?
Comme toute cette nourriture maintenant avariée, je me décompose et l'avarie des secondes se pose sur mes extrémités plombées.

Waw
Pardonne moi la pauvreté de mon commentaire...

Je prends ça comme un compliment, ma foi !
( Ma plume a bien changé depuis le temps, je n'écris plus ce genre de textes... )

Ah c'est clair que c'est particulier ! Mais très très réussi !