Partir, claquer la porte, marcher le plus vite et le plus loin possible sans se retourner. Partir et tout recommencer à zéro. Se débarrasser de tous ses problèmes en espérant les oublier, trop vidée mentalement et physiquement pour les affronter se dire qu’on leur fera face plus tard quand on se sera retapée. Tout refaire en évitant les pièges que l’on a déjà connus. Dire : « merde… » à tout le monde puis « adieu… ». Ne pas avoir d’immense valise juste un sac avec la seule chose qui compte pour soi, la seule attache et couper toutes les autres. Ne plus devoir rien à personne. Ne plus penser au passé ni à l’avenir. Voir les étoiles et parler toute seule, chanter, s’échapper. Etre seule.
Mais là enchainée, enfermée, tiraillée de tous les côtés, obligée d’être celles que tout le monde veut. Toujours la même chose. Impossible d’être solitaire, toujours qqn que l’on rêve d’envoyer voir ailleurs. Toujours terrifiée. Avec pour seul moyen d’évasion : l’imagination qui refuse de sortir du cerveau même sous forme d’écrits ou de dessins. Condamnée à tout affronter même sa conscience puis finalement à se tuer soi-même à petit feu.
Aucune chance de s’échapper.