Te souviens-tu de nos balades au côté de Neptune,
Et du cosmos coiffé de brasillantes lumières ?
Non loin de notre couche, l'eau criblée de lagunes
Hurlait face au mistral oublié ses paisibles prières.
Te souviens-tu aussi de nos autres voyages,
Nos heures passées dans les ruelles de Tokyo ?
Te souviens-tu de ces myriades de visages
Éclairés sitôt l'astre solaire suspendu là-haut ?
Te rappelles-tu de nos pérégrinations au Mexique,
De nos longs repas somme toute érémitiques ?
Te souviens-tu des routes qui contenaient, à terme,
Dans leurs ébréchures quelques vivaces hélodermes ?
Sur nos têtes trônaient chaque soir les sphères
D'une création capable de faire perdurer les ères,
Même si ta mémoire efface ces panoramas un jour,
Souviens-toi... peu importent les paysages changeants,
Car au-delà du voyage se trouvait toujours mon amour,
Ce sentiment intact qui restait éminemment grand.
( Douce amertume prétextant l'envie de t'adresser ces quelques mots.
A elle, qui a su tant bien que mal défaire mes sutures et mes maux. )