Un soleil froid se meurt, ses rayons en deuil se perdent, il s'offre une seconde naissance, et s'imagine d'antan, quelques siècles auparavant il était resplendissant, maintenant ses souvenirs se taisent, et il se contente de sa propre chaleur.
Un peu plus loin une morne roche, satellite d'un globe immense, entame sa danse infinie, boucle orbitale qui jamais ne se termine, toujours en mouvement perpétuel, un peu comme une sorte de rituel, elle se déguise de jour comme de nuit, tantôt masquée par l'astre mourant de ce système. Elle se souvient des jours sereins, et pérennise ses lendemains, car jamais elle ne saura qu'elle est condamnée à tournoyer, son noyau en son sein est gris tout comme son voile, sans atmosphère aucune, elle s'en plaint d'ailleurs, mais ne voit-elle pas que malgré ça, elle n'en reste pas moins ravissante, elle et ses montagnes audacieuses, elle et ses cratères qui peut-être abritaient naguère des mers salées ?
Et parmi toutes ces sphères de gaz, quelques molécules perdues accostent le vide, sans chemin vraiment précis, concrétisent leurs amours, déployant un parcours sans fin.
Sur leur route le noir parfait les dévisage, leur rendant ainsi avenant hommage, elles n'ont point de rage, il est vrai, elles se contentent de vivre sans suffoquer, loin de toutes atrocités.
Il ne sert à rien d'alambiquer, elles parcourent les galaxies par paires, et se foutent du père de nos pères, car tant qu'elles ont de quoi se mouvoir, même si un jour elles seront absorbées par ces fameux trous noirs, après tout ce ne sont que de gigantesques entonnoirs, et sur fond noir du blanc opère, oui, ce sont bien des fontaines blanches, crachant la matière comme des aliments mal digérés, et ainsi s'en vont les particules, rencontrant maintenant quelques photons, n'oublions pas ceux qui un jour nous ont apporté lumière et apaisement, pas de triste sort pour tous ces éléments là, parfaitement implantés au système, nous devrions en faire de même, et peut-être serions-nous plus sages et humbles, l'air du temps défriche même le sable de nos plages, à l'inverse de son voile qui nous vieillit bêtement.