Qu'en pensez-vous ? :

« La vraie poésie ne s'écrit, ne se peint pas, ne se chante pas. La vraie poésie se vit. Ce que nous chantons, peignons, écrivons n'est qu'une pale imitation de la poésie, par laquelle nous essayons de rappeler les instants mystiques de vraie poésie que nous avons vécu. Condamnés à n'être jamais créateurs, nous nous voyons contraints au rôle d'usurpateurs, tout en essayant de faire honneur à notre modèle. »


« L'heure des amoureux

L'heure des amoureux, c'est l'heure où ils se tiennent par la main
L'heure des amoureux, c'est l'heure où ils se parlent
L'heure des amoureux, c'est l'heure où ils ne se voient pas
L'heure des amoureux, c'est l'heure où ils se ressentent
L'heure des amoureux, c'est l'heure où ils s'embrassent
L'heure des amoureux, c'est l'heure où ils oublient
L'heure des amoureux, c'est l'heure où ils s'abandonnent

L'heure des amoureux, c'est l'heure où je suis seul
Qui donc me rendra ces jours ?
Ce temps perdu à jamais, pourquoi ?
Mon heure à moi est le petit matin, où les yeux encore brûlant de sommeil, je mendirai une heure à cette existence cruelle aux amoureux sans heure. »

Bonsoir,

Je me permets de déplacer ton sujet dans la section poésie

Je ne peux qu'admirer ta réflexion sur la poésie. Elle me semble juste, puissante et... poétique. Cette impossibilité selon toi de faire la poésie, cette idée d'une quête vaine, d'une recherche d'instants perdus, je trouve cela triste et beau. J'avais déjà pensé que la vraie poésie dans l'art n'existe pas, mais le regard que tu portes sur la poésie de la vie y apporte quelque chose de lumineux. Sincèrement bravo


Au sujet de ton second "petit texte", je ne te cacherai pas que je le trouve moins "original", si tu vois ce que je veux dire. Difficile de parler d'amour sans recouper un peu l'imaginaire collectif... Les mots sont pauvres quelquefois, et alors les histoires d'amour (celles des autres aussi) ont l'air de se ressembler. Pour dire autrement, j'ai l'impression que ce texte est moins personnel que le premier. Ne prends pas mal ce que je te dis là, tu y as sûrement mis du tien et c'est un très exercice difficile, je sais bien. Ceci dit, en dehors de toute question de singularité, cela reste touchant et tout à fait honorable.


PS: Quelle belle signature!

Merci beaucoup pour avoir déplacé cela au bon endroit.

Au sujet du second texte, il est étrange de constater que les textes qui viennent directement du cœur ne sont pas forcément les meilleurs. Celui-ci a été écrit lors d'une période fort difficile pour moi. J'ai lu un texte (dont je n'ai jamais réussi à retrouver la référence si vous le connaissez, envoyez-la moi s'il vous plaît !) où l'auteur écrivait un mot de condoléances. Exercice difficile : l'auteur écrit tout d'abord "mes plus sincères condoléances", ouis devant la fadeur de ces mots, ces condoléances s'adressant à un ami, il entreprend d'écrire quelque chose de plus étoffé. Mais ce qui était l'expression d'un sentiment profond devient alors ni plus ni moins qu'un exercice de style, ce dont il se rend compte avec horreur. Après avoir encvisagé d'écrire un simple "je suis désolé" qui contiendrait toute son émotion mais resterait incompris, il finit par écrire "mes plus sincères condoléances". C'eest l'éternel problème de la forme et du fond, de la tête et du cœur, de la raison et des sentiments… Ici, ce second texte vient directement du cœur, et n'est donc peut-être pas très élégant.