Avant de poster, j'indique que j'ai déjà d'autres textes en réserve, mais pour éviter de vous assomer, je ne poste pour le moment que le premier, avec la petite introction sur le style d'écrit que je réalise. Voici les textes :
« Aujourd'hui, j'ai lu ces quelques lignes de Baudelaire, dans les Paradis Artificiels :
«Les rêves de l’homme sont de deux classes. Les uns, pleins de sa vie ordinaire, de ses préoccupations, de ses désirs, de ses vices, se combinent d’une façon plus ou moins bizarre avec les objets entrevus dans la journée, qui se sont indiscrètement fixés sur la vaste toile de sa mémoire. Voilà le rêve naturel ; il est l’homme lui-même. Mais l’autre espèce de rêve ! le rêve absurde, imprévu, sans rapport ni connexion avec le caractère, la vie et les passions du dormeur ! ce rêve, que j’appellerai hiéroglyphique, représente évidemment le côté surnaturel de la vie, et c’est justement parce qu’il est absurde que les anciens l’ont cru divin.[…]
Nous ne sortirons pas du rêve naturel»
Je trouve cela dommage. Je vais donc essayer d'écrire les aventures d'un "chroniqueur des rêves", perdu dans des songes étranges et invraisemblables. Je vais tenter de donner à ces écrits une forme proche de la nouvelle, quoique beaucoup plus courts, mais surtout une forme poétique, parce qu'en ce moment, je me sens d'humeur à lire et écrire de la poésie, grâce à un ange qui a illuminé ma vie. »
« Premier voyage
Je m'endormis.
Et tout à coup, je pris de l'altitude. Je quittai ma petite ville, ma petite vie, et je m'envolais vers des cieux que je n'avais jamais visité. Autour de moi, les odeurs se mêlaient. La myrrhe et la menthe s'entrelaçaient et je me vis sur un tapis volant. Autour de moi, des visages se dessinaient, les sourires, les yeux de mille inconnus semblaient s'adresser à moi, me conter leurs histoires fabuleuses. Soudain, l'odeur se fit plus forte, entêtante, et puis finalement désagréable, comme celle d'un fruit gâté. Les rires qui se mêlaient à la musique ambiante se transformèrent en plaintes, et je découvris la misère de l'homme. Mais même ainsi, je continuai le voyage.
Le tapis devint avion, et je survolais mille villes, étincelantes ou patibulaires. Le métal enlaçant le béton dans des constructions invraisemblables où l'homme semblait happé par sa création. L'air se fit trouble alors que nous passions dans un nuage, et je vis d'étranges oiseaux, sortis de ces contes que l'on raconte parfois aux enfants pour les endormir.
Le nuage devint mer, et je rencontrai les sirènes, les baleines immenses et les épaves inquiétantes, qui semblent habitées par des légendes oubliées. Je ressortis, volant de mes propres ailes, et jetai un regard sur ce monde. Tout y était vrai, et rien réel. Tout venait de mon imagination. Et pourtant, même dans cette rêverie solitaire, elle était présente. Ce n'était ni son regard, ni son sourire, mais je la sentais, là, à mes côtés. Ce monde, je l'avais créé, mais pour qui, pour quoi ? Son empreinte, omniprésente, me répondait mieux que quiconque.
Après ce regard jeté aux splendeurs et aux affres qui sortaient de mon songe, je regagnai mon corps et me réveillai. Mon aventure se poursuivrait une autre fois… »