Errances Poétiques
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 C'est l'histoire d'une vie morcelée.

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Necryos

Necryos

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C'est l'histoire d'une vie morcelée. Vide
MessageSujet: C'est l'histoire d'une vie morcelée.   C'est l'histoire d'une vie morcelée. EmptyVen 13 Juil - 21:47

Partie I :


Le froid se faisait ressentir davantage, tant l'endroit était mal isolé.
L'humidité s'emparait de la sombre geôle.

Dehors, il faisait un sale temps, le genre de temps qui donne pas envie d'aller faire une promenade de santé, ni même une balade des plus simples.

Les torches brûlaient passivement. On aurait dit que les flammes fussent figées pour l'éternité ici, puisqu'elles ne bronchaient pas, ne se déclinaient pas, ne tanguaient ni vers la gauche ni vers la droite. Elles étaient là et attendaient patiemment de se consumer; et leur terne lueur peinait à éclairer la vaste prison.

Lui, il était là depuis trois mois déjà.

Il se demandait souvent ce qu'il faisait ici, et pourquoi était-il là alors qu'il n'avait commis aucun crime, ni provoqué ne serait-ce qu'un larcin de bas étage.

Il avait agencé sa petite cellule à sa manière, la déliant de tout objet. Elle était vide, vide de tout, sauf d'ennui.

L'ennui dévora la folie, il ne lui laissa pas de place. Il criait mais personne ne l'entendait, si ce n'est les quelques gardes qui faisaient leur ronde habituelle sans se soucier des malheureux condamnés, innocents pour la plupart. Mais personne ne sait juger en ce monde, et la vérité n'est qu'une vaste plaisanterie en cavale dans les hautes herbes. Elle courait, elle courait dans ces plaines illusoires, - en ne sachant absolument pas ce qu'elle cherchait ni où elle allait-, jusqu'à ce que la Corruption lui décocha une fourbe flèche dans le dos. Là voilà morte, gisant piteusement dans la verdure maintenant rougeâtre. Et ce moment s'éternisa et recommença, telle une boucle infinie. Jamais cela ne s'arrêtera. La vérité est fabriquée à mesure que les affaires progressent. Ca arrange tout le monde.

Il pleurait, pleurait en permanence, misère, misère, que dis-je, miséricorde, le sol s'entachait et se perdait dans ses larmes, ses larmes qui venaient du coeur, ses larmes de douleur, - horreur sans fin, quand il perdait la tête ainsi ces soirs de malheur, il se déchirait les cervicales en gueulant à tout va comme un vociféré, mais vainement. Et puis, tout est vain dans ce monde de délurés, en perdition. Il ne signera jamais notre reddition, pas vrai ? Hein ? Vous le savez autant que moi, allez.


Et tandis que le froid prit encore de l'ampleur, il tremblotait pour la première fois depuis sa naissance. Il ne le crut pas lui-même, c'est pour vous dire.

Bastion lugubre qui le retenait, infâme cachot, sphère isolée parmi les sphères.

A quoi bon le retenir ici, lui qui est déjà emprisonné par sa propre chair ?

Vous ne l'empêcherez pas de nuire, vous savez. Il peut sortir d'ici. Il peut mettre fin à toute potentielle vie, et donneur de vie présent sur cette maudite planète. Il peut faire tout ça, oui, je ne vous conte pas de sornettes, ni rien qui y ressemblerait.

Kalannar contenait la véracité qui anéantira ce désert de mensonges environnant. Il était en mesure d'abolir la peine dans les cœurs, d'éradiquer les malsains sentiments qui inondaient tous ces mortels. Mais en contrepartie, ils devront aussi donner l'amour, la joie, et toutes les émotions qui font de eux ce qu'ils sont. Ils devront tout lui donner, tout, absolument tout, et une fois qu'ils n'auront plus rien, et qu'ils ne seront plus rien, ils iront mieux, leur peine s'estompera en même temps que leurs corps, carcasses pleines de fardeaux.

Il disparut une nuit, ne laissant aucune trace de lui, si ce n'est quelques cendres.

On aurait pu penser que cela ne signifiait rien. Mais au contraire, ces cendres contenaient un message particulièrement symbolique synonyme de cette vie transitoire, de ce monde passager, et de lui, qui, au contraire de l'éphémère, ne l'était point.

Peine grandissante.

Elle ne s'éteindra jamais, elle ne partira pas, car pour toujours, collée à sa peau, elle fait partie de lui.


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